Edito - BSV n°53

Les mains dans le cambouis

Que de beaux vols ces dernières semaines, dame météo après un printemps catastrophique a décidé de nous offrir un mois supplémentaire de conditions idéales pour la pratique de notre loisir préféré.

Du point de vue de l’accidentologie, il y a eu un pic d’accidents mortels et graves au début de l’été dont les causes sont encore à rechercher du côté du manque d’expérience récente des pilotes qui négligent trop souvent cet aspect de notre activité.

Je le répète encore et encore, votre niveau de sécurité des vols dépend étroitement de votre niveau d’entraînement, c’est bien pourquoi la Fédération a mis en place le dispositif REV dont le bilan sera fait à la fin de l’année mais dont je peux dire déjà que trop peu de pilotes ont voulu en bénéficier... Je n’hésite pas à affirmer que nous aurions certainement pu gagner quelques vies si l’adhésion à REV avait été plus massive dès le début de saison.

De même, il faut prendre conscience de quelques particularités liées à la pratique de l’ULM : cette activité n’est ni saisonnière, ni à temps partiel.
Ainsi, que l’on vole ou pas, qu’il fasse beau ou pas, que l’on soit très occupé ou pas, on doit toujours garder à l’esprit que pour se faire plaisir en toute sécurité à notre prochain vol, il y a toujours quelque chose à faire : maintien de ses connaissances en reprenant son manuel de pilotage, en consultant les dernières évolutions règlementaires, de ses compétences en participant à REV, à des réunions sécurité des vols, et vérification de l’état mécanique de son destrier en profitant des jours d’automne et d’hiver pour procéder à un check up complet.
En effet, nous évoluons dans trois dimensions, notre ULM est soumis à des contraintes et des forces sans commune mesure à celles qui s’appliquent sur notre voiture par exemple.

Cette singularité doit être tout à fait intégrée afin que l’évidence d’un entretien régulier, en profondeur et sans concessions de notre machine, se fasse.

Alors, profitons de ces prochaines semaines pour ouvrir les capots, les trappes de visite, nettoyer les carbus, vérifier les voiles, les attaches, les silent-blocs, les magnétos, etc.

Mettons les mains dans le cambouis !!!

En complément de cet édito, je voudrais faire une mention spéciale à Bernard Boudou, notre analyste, qui est contraint, pour des raisons personnelles, d’arrêter la rédaction de ses excellents articles. Je tiens, en votre nom, à le remercier pour sa contribution à l’amélioration de la sécurité des vols. Merci Bernard.

Laurent Kerbrat, ancien pilote avion et hélicoptère, militaire et civil, qui a exercé dans sa carrière les fonctions d’Officier Sécurité des Vols et qui est l’un des Correspondants Sécurité des Vols de la région Normandie, prend la suite de Bernard pour assurer la continuité de cette rubrique essentielle à la compréhension et la prévention des accidents.

Laurent, je te souhaite la bienvenue dans l’équipe de la Commission Sécurité des Vols !!!

Bons vols à tous et à toutes,

Eric Galvagno

Eric Galvagno

Responsable Commission Sécurité des Vols

L'analyse de l'Analyste

Au mois de septembre 2018, le BEA publie le rapport d’enquête relatif à l’accident de l’ULM multiaxes RANS S-6ES « Coyote II » identifié 974GQ survenu le 30 mars 2015 à Tan Rouge sur l’Ile de la Réunion.

Du côté de la Formation

Nous sommes régulièrement interrogés sur la nécessité de « brasser » ou pas son moteur afin de contrôler le niveau d’huile. Le manuel d’utilisation de Rotax, précisant la nécessité d’effectuer cette opération, nous avons interrogé le CNFTE en la personne de Maître Rotax : Peyo et son binôme Thomas.

La Sécurité en Chiffres

Le tableau ci-dessous résume les statistiques des accidents enregistrés du 1er janvier au 30 septembre 2018, en classant les victimes par gravité et en distinguant les accidents purement matériels. Le second tableau représente les accidents d’ULM immatriculés en France mais qui ont eu lieu à l’étranger et avec des équipages étrangers.